🔸 Journée mondiale sécurité & santé au travail 2025

Et si le secteur médico-social devenait pionnier en santé mentale ?

🔸 Le 28 avril marque la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.

L’édition 2025 résonne tout particulièrement dans le secteur médico-social : au cœur des mutations sociétales, ce secteur incarne à la fois la vulnérabilité des usagers… et celle de ses professionnels.

Dans un contexte de tensions chroniques, la santé mentale des salariés n’est plus une option, mais un levier stratégique.

 Le constat : une santé mentale fragilisée, une prévention trop inégale

Selon le baromètre Qualisocial x Ipsos (janvier 2025), 1 salarié sur 4 se déclare en mauvaise santé mentale, un chiffre stable mais alarmant.

Les métiers en lien avec le public – soins, accompagnement, aide à domicile – sont particulièrement touchés.

La qualité de vie au travail (QVCT) est identifiée comme un facteur-clé de résilience, et pourtant :

Seuls 23 % des salariés ont accès à un plan de prévention complet santé mentale.

Les structures médico-sociales, souvent de petite taille, sont parmi les moins bien équipées.

La méfiance vis-à-vis de l’avenir multiplie par 4,3 le risque de mal-être psychique.

Ces chiffres rappellent que la prévention ne peut plus être optionnelle.

 Innover pour agir : ce que la France et l’Europe proposent

 En France : la #HAS trace la voie

Dans son projet stratégique 2025-2030, la Haute Autorité de Santé (HAS) appelle à intégrer la santé mentale dans l’ensemble des politiques de qualité.

Elle encourage :

👉une transversalité entre les champs sanitaire, médico-social et social,

👉la prise en compte du vécu des professionnels dans les évaluations qualité,

👉le renforcement du pouvoir d’agir des acteurs de terrain.

  En Europe : la technologie et l’accompagnement comme leviers

Le programme EMEN (Using Technology to Improve Europe's Mental Health), piloté par la Commission européenne, soutient des projets numériques innovants : plateformes de télé accompagnement, IA prédictive, alertes de surcharge mentale…

Des pays comme les Pays-Bas ou la Suède testent également des modèles de pair-aidance structurée et de bureaux de psychologie interne, accessibles à tout le personnel.

🧠 Santé mentale = impact économique majeur

Le rapport 2022 de France Assureurs chiffre à 23,5 milliards d’euros par an le coût des troubles psychiques au travail pour la collectivité. Il y a donc un enjeu économique fort à agir, et le secteur médico-social, avec ses tensions RH structurelles, ne peut s’en exonérer.

💡 Quelles innovations concrètes pour le médico-social en 2025 ?

De la #pairaidant au "référent santé mentale"

→ Former des salariés relais, capables d’identifier les signaux faibles et d’orienter sans juger.

Des rituels de décompression post-situation critique

→ Mise en place de débriefings émotionnels, animés par un psychologue ou en co-développement.

Un observatoire #QVCT interne

→ Mesurer et piloter la qualité de vie au travail localement, avec les équipes, tous les trimestres.

Une plateforme interne de soutien en #santementale

→ Inspirée de la plateforme Moodpath en Allemagne : auto-évaluation, e-learning, soutien en ligne.

Une intégration santé mentale dans la stratégie RSE

→ Créer un lien entre QVCT, performance sociale et transition écologique : un triptyque gagnant.

 Conclusion : la santé mentale n’est pas un luxe, c’est un levier de transformation

La santé mentale est au cœur de la résilience humaine et collective. En tant que secteur au service du soin, de l’inclusion et de la dignité, le médico-social doit devenir exemplaire sur ce sujet.

La Journée mondiale sécurité & santé au travail est une opportunité pour prendre un virage clair : mettre l’humain – y compris les professionnels – au centre.

 Pour aller plus loin :

Baromètre Santé Mentale & QVCT – Qualisocial x Ipsos 2025

Projet stratégique HAS 2025-2030

France Assureurs – Coût de la santé mentale au travail (2022)

Projet EMEN – Commission européenne